– L’hiver va être rude. Lancelot acquiesça sans un mot à l’affirmation d’Arthur. Décembre débutait tout juste. Pourtant, une épaisse couche de neige recouvrait les rues et les toitures, ainsi que le paysage au-delà de Camelot. Elle déposait un linceul blanc sur l’ensemble de l’horizon, à perte de vue. L’inquiétude était perceptible sur les traits du roi, qui fixait ses gens en contrebas en train de s’affairer pour dégager un peu les passages. Le froid était vif, mordant. Le chevalier le sentait glisser entre chaque interstice de son armure, et chaque plaque, glacée, se faisait la complice de ce dernier, accentuant sa morsure. L’hiver risquait d’être terrible. Dans son errance, il aurait pu ne pas retourner dans la cité avant la tombée de la neige ; à présent, il y était bloqué. Pas qu’il le regrettât, cependant. Le simple fait que son roi fût venu l’accueillir lui-même à son arrivée, puis qu’il l’eût invité dans ses appartements, seul à seul, avaient suffi à le combler. Et pourquoi aurait-il été ailleurs s’il avait besoin de lui ? – Je suis heureux que tu sois là, Lancelot. Arthur se tourna vers lui. Un feu brûlait dans l’âtre de la pièce mais, aux yeux du chevalier, son roi constituait la seule source de chaleur présente, avec son sourire et ses yeux brillants. Malgré la fatigue qui tirait ses traits, il rayonnait – du moins, selon lui. Cette simple phrase emplit son cœur d’une joie indicible, même s’il se garda de l’exprimer. Pas qu’Arthur ignorât la passion qu’il nourrissait pour lui, bien au contraire ; cependant, il demeurait mesuré et prudent. Dire que beaucoup croyaient que son cœur était pris par la reine… car il n’était pas sourd aux rumeurs. Arthur non plus. Mais cela les arrangeait. – Lancelot… Des doigts effleurèrent sa peau et l’arrachèrent à ses pensées. Il aperçut le visage de son roi à quelques centimètres du sien et rosit. Ses yeux brillaient d’une flamme nouvelle, et si coutumière en même temps. Comme une promesse.
Mythologie - Lancelot/Arthur - Froid glaçant
Date: 2022-12-24 04:49 pm (UTC)Lancelot acquiesça sans un mot à l’affirmation d’Arthur. Décembre débutait tout juste. Pourtant, une épaisse couche de neige recouvrait les rues et les toitures, ainsi que le paysage au-delà de Camelot. Elle déposait un linceul blanc sur l’ensemble de l’horizon, à perte de vue. L’inquiétude était perceptible sur les traits du roi, qui fixait ses gens en contrebas en train de s’affairer pour dégager un peu les passages. Le froid était vif, mordant. Le chevalier le sentait glisser entre chaque interstice de son armure, et chaque plaque, glacée, se faisait la complice de ce dernier, accentuant sa morsure. L’hiver risquait d’être terrible.
Dans son errance, il aurait pu ne pas retourner dans la cité avant la tombée de la neige ; à présent, il y était bloqué. Pas qu’il le regrettât, cependant. Le simple fait que son roi fût venu l’accueillir lui-même à son arrivée, puis qu’il l’eût invité dans ses appartements, seul à seul, avaient suffi à le combler. Et pourquoi aurait-il été ailleurs s’il avait besoin de lui ?
– Je suis heureux que tu sois là, Lancelot.
Arthur se tourna vers lui. Un feu brûlait dans l’âtre de la pièce mais, aux yeux du chevalier, son roi constituait la seule source de chaleur présente, avec son sourire et ses yeux brillants. Malgré la fatigue qui tirait ses traits, il rayonnait – du moins, selon lui.
Cette simple phrase emplit son cœur d’une joie indicible, même s’il se garda de l’exprimer. Pas qu’Arthur ignorât la passion qu’il nourrissait pour lui, bien au contraire ; cependant, il demeurait mesuré et prudent. Dire que beaucoup croyaient que son cœur était pris par la reine… car il n’était pas sourd aux rumeurs. Arthur non plus. Mais cela les arrangeait.
– Lancelot…
Des doigts effleurèrent sa peau et l’arrachèrent à ses pensées. Il aperçut le visage de son roi à quelques centimètres du sien et rosit. Ses yeux brillaient d’une flamme nouvelle, et si coutumière en même temps.
Comme une promesse.